lundi 29 septembre 2008

Michael Ignatieff à Toronto: l'avenir du pays en jeu!

(English version follows)

Discours devant l’Economic Club de Toronto
Michael Ignatieff
Chef adjoint du Parti libéral du Canada et député d’Etobicoke-Lakeshore

Bonjour. Merci d’être là.
Nous en sommes à un point tournant dans cette campagne électorale. Les Canadiens prêtent attention maintenant. Ils écoutent attentivement. Ils savent qu’ils ont une décision importante à prendre. Malgré les experts, les sondeurs et les prévisions, ils n’ont pas encore fait leur choix.

La question qu’ils se posent est : à qui peuvent-ils faire confiance quand les temps sont durs?Le 14 octobre, les Canadiens ne choisiront pas seulement un parti. Ils vont choisir un gouvernement.Ils n’ont plus que deux choix sérieux : libéral ou conservateur.

Deux équipes sont encore dans la course.C’est l’heure des décisions.Ce n’est pas un choix entre deux personnalités. Ce n’est pas un choix entre deux chandails.

C’est un choix entre deux dossiers, un choix non pas entre des promesses, mais entre des réalisations.

Les Canadiens ont la mémoire politique longue. Ils se souviennent des réalisations des conservateurs, non seulement de ce gouvernement, mais aussi de ceux du passé.

L’autre jour, je parlais à un homme âgé dans une maison de retraite qui m’a dit : « Jeune homme – j’ai bien aimé cette partie-là – je suis assez vieux pour me souvenir de chaque gouvernement conservateur qu’on ait jamais eu. Je me souviens de M. Bennett pendant la Grande Dépression. Je me souviens de M. Diefenbaker, de M. Clark et de M. Mulroney. Il n’y en a pas un qui n’ait pas laissé le pays sans le sou. C’est tout ce que j’ai à dire. »

Les Canadiens se souviennent. Les temps conservateurs sont des temps difficiles. C’est dans le folklore de notre pays.Ils se souviennent que Brian Mulroney les a laissés avec un déficit de 42 milliards de dollars.

Ils se souviennent que quand les libéraux ont été élus en 1993, ils ont dû retrousser leurs manches pour nous en sortir.L’homme qui nous a sortis du déficit, l’homme qui a rétabli les finances publiques du Canada, est ici ce matin. Paul Martin.

Grâce à son leadership et à celui de Jean Chrétien, les libéraux ont fait du Canada le pays ayant les meilleures finances publiques du G8.

Un surplus de 12 milliards de dollars.

La main-d’œuvre la mieux éduquée au monde.

Un surplus dans le secteur du commerce.

Un surplus aux comptes courants.

Des « A » sur toute la ligne.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Après deux ans de Harper :

La pire performance du G8.

Une croissance négative du PIB durant la première moitié de cette année.

Des comptes gouvernementaux sur le bord du déficit.

Il ne reste aucun fonds de prévoyance dans le budget. Aucune marge d’erreur.

La pire situation pour notre productivité depuis 18 ans – une croissance de productivité négative cette année.

Stephen Harper est le premier Premier ministre en 50 ans à avoir vu la productivité canadienne chuter pendant son mandat. Et la litanie des échecs continue.

Près de 200,000 emplois perdus dans le secteur manufacturier au Canada depuis l’arrivée au pouvoir de Stephen Harper, dont la plupart ici, en Ontario.

Des milliers d’emplois perdus dans les comtés de la classe moyenne comme Etobicoke-Lakeshore, chez Stackpole, Arvin Meritor, Corning, Alberto Culver, avec d’autres compagnies comme Chrysler qui ne tiennent qu’à un fil.

En juillet dernier, la plus importante perte d’emploi mensuelle au Canada depuis 17 ans.

Des travailleurs sans emploi à Windsor et à Winnipeg, à Oshawa, à Welland, à Drummondville et à Smith Falls, de ville en ville, de circonscription en circonscription.

Je suis passé par Welland la semaine dernière et j’ai demandé aux travailleurs ce qu’ils pensaient de M. Harper. John Deere venait tout juste de fermer l’usine, avec des pertes de 1 000 emplois. Et de quoi a parlé Harper quand il est allé à Welland? De la vente de cigarettes de couleur aux enfants. Pas un mot pour ces travailleurs. Pas une syllabe.

C’est là où nous en sommes, mes amis, une économie en difficulté avec un Premier ministre qui ne veut pas l’admettre.Le centre du Canada et son secteur manufacturier font face à la pire crise dont on peut se rappeler, et y font face avec un gouvernement qui dit : n’investissez pas en Ontario.

Pire, nous faisons face à la crise avec un gouvernement qui ne croit pas vraiment au gouvernement.

Harper aime le pouvoir – il en veut autant qu’il peut en avoir – mais il n’aime pas le gouvernement.

Il renvoie les responsables de la sécurité nucléaire qui se trouvent sur son chemin. Il démantèle les inspections qui garantissent notre sécurité alimentaire.Il veut rapetisser le gouvernement, l’affaiblir au moment même où le monde entier se tourne vers leurs gouvernements pour nous sortir du désastre financier.

Il aime le pouvoir, Monsieur Harper, et il veut s’en emparer de plus en plus, mais il veut affaiblir le gouvernement au moment même où tout le monde se tourne vers leurs gouvernements afin de se protéger du désastre financier de Wall Street.

Les Canadiens ne veulent pas d’un gros gouvernement, ils veulent un gouvernement intelligent et compatissant pour s’assurer que leurs hypothèques soient protégées, que leur nourriture soit sécuritaire, que leurs emplois aient un avenir.

Ils veulent un gouvernement qui les aide à réaliser leurs rêves et non pas qui concrétise leurs peurs, un gouvernement qui est raisonnable, modéré, et aussi décent que la plupart des Canadiens.

Un gouvernement libéral.

Cette élection est une lutte pour le centre de la vie canadienne.

M. Harper veut vous faire croire que notre parti a quitté le centre. Il veut vous faire croire que nous sommes passés à gauche.

Il a tort.Le parti auquel je me suis joint en 1965, le parti de Mike Pearson, de Pierre Trudeau, de John Turner, de Jean Chrétien et de Paul Martin est un parti de centre.

Il l’a toujours été. Il le sera toujours.

Les libéraux croient à un plan financier solide, à un budget équilibré, à un taux d’imposition bas, à la responsabilité personnelle.

Ce qui nous distingue du NPD et du Parti Vert, c’est que nous croyons à l’économie de marché.Ce qui nous distingue des Conservateurs, c’est que nous croyons qu’il n’y a pas d’économie efficace sans une société juste.

Une société juste, où tous les citoyens sont égaux; où nous réussissons ensemble parce que nous prenons soin les uns des autres; où aucun Canadien n’est abandonné quand les temps sont durs; où aucun Canadien ne doit faire face seul à la pauvreté ou à la maladie.Une économie de marché demande une société de justice et d’égalité. Sans justice, sans égalité, pas d’économie efficace. C’est ça l’idée principale du libéralisme canadien.

Ce n’est pas le Canada de Harper.

C’est un Canada libéral.Cette élection est une lutte pour le centre, une lutte entre deux visions différentes de notre pays.Cette élection est une bataille pour le centre, une bataille entre deux visions différentes de notre pays.

La position des libéraux a défini le centre de notre vie nationale. Nous avons défini un terrain d’entente propre aux Canadiens.

Grâce à nous, le Canada a une Charte des droits et libertés, l’assurance maladie, le Régime de pensions du Canada, un drapeau et un hymne national.

Nous sommes fiers de cette tradition et nous pouvons dire dignement que nous avons fait notre part dans la construction de ce pays.

Nous ne laisserons pas Stephen Harper le démanteler.M. Harper n’a pas d’agenda caché.

Il ne cache rien du tout.

Il veut déloger le Parti libéral du centre de la vie publique canadienne et le remplacer par le Parti conservateur en tant que parti du gouvernement.

Il veut déplacer le centre de gravité du Canada un, deux, trois, dix degrés vers la droite.

Il veut créer un Canada moins juste, moins tolérant, moins uni.

Il a déjà dit aux Canadiens que quand il en aura fini avec le pays, ils ne le reconnaîtront plus.

Si Harper est élu, vous allez vous réveiller dans un pays que vous n’allez plus reconnaître comme le vôtre.

Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. C’est ça l’enjeu de cette élection.

Harper essaie de vous faire croire que cette élection porte sur le leadership.Depuis quand est-ce qu’il a le droit de définir ce qu’est le leadership?Certainement pas le leadership économique.

L’homme qui a dévasté les épargnes de millions de personnes avec l’imposition des fiducies de revenu. Ce n’est pas du leadership. C’est du vandalisme.

L’homme qui a hérité d’un surplus de 12 milliards de dollars et qui l’a réduit au déficit. Ce n’est pas du leadership. C’est de l’irresponsabilité.

L’homme qui a regardé le secteur manufacturier s’effondrer. Ce n’est pas du leadership. C’est de l’insensibilité.

L’homme qui s’est querellé avec au moins quatre provinces. Ce n’est pas faire preuve de leadership. C’est semer la discorde.

L’homme qui dit que tout va bien avec l’économie canadienne. Ce n’est pas du leadership. C’est de l’illusion volontaire. C’est peut-être pire encore.

Le Premier ministre a renié sa propre promesse sur les élections à date fixe pour forcer des élections pendant qu’il peut encore se faufiler jusqu’au pouvoir, sans que les Canadiens réalisent à quel point la situation économique est grave.

Ce n’est pas du leadership. C’est de la manipulation.

Les Canadiens ne se laisseront pas manipuler. Ils ne se laisseront pas tromper.

M. Harper essaie de gagner une élection sans admettre que la situation économique est grave et qu’il n’a pas de plan pour affronter la crise. Ce n’est pas du leadership. C’est de la manipulation.

Les Canadiens savent que quelque chose ne va pas.

Ils savent que Harper n’a pas de plan.

Il a surfé pendant deux ans et demi sur les surplus et la bonne gestion financière que Paul Martin leur a laissés. Maintenant, la planche de surf de Harper l’a laissé tomber et il ne sait plus quoi faire.

Il voit devant lui :

La menace d’un déficit.
Un resserrement du crédit.
Une économie américaine en récession.
Les prix de l’énergie qui montent en flèche.
Une inflation à la hausse.
La productivité à la baisse.

Il n’a pas de plan. Il n’a aucune idée.

Mais il a une idéologie, et quand il n’a pas de plan, un homme comme Harper revient à ses instincts.

Nous avons déjà vu où ses instincts le mènent : des coupures dans les arts et la culture – se présenter contre les artistes et les traiter comme des snobs élitistes.

Des coupures dans les programmes pour les femmes – les traiter comme n’importe quel autre groupe d’intérêt libéral. 52 % du pays, un groupe d’intérêt ?

Ces coupures, souvenez-vous, sont arrivées pendant que nous étions en surplus.Imaginez les coupures qui s’en viennent quand il nous mènera au déficit.

S’il gagnait cette élection, il y aurait des coupures dans la santé, dans l’assurance-emploi, dans les pensions, et une hausse des frais de scolarité.

Des coupures qui vont dévaster la classe moyenne de notre pays, au moment même où elle a besoin de l’aide de son gouvernement.

Il y a un fil conducteur dans tout ça. Il aime le pouvoir, mais il est au pouvoir pour dévaster le gouvernement et réduire sa capacité de protéger les Canadiens en temps de crise.

Nous avons déjà vu ça. Ça s’appelait la Révolution du bon sens.

Quatre de ses ministres sont des vétérans du gouvernement de Mike Harris. Peu de gouvernements dans l’histoire récente du Canada étaient aussi impopulaires quand ils ont quittés le pouvoir, et il a fallu des années pour effacer ce qu’ils ont laissé derrière eux : un déficit de cinq milliards de dollars.

Nous avons été avertis. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire encore.

Harper se vante de son leadership, mais laissez-moi vous raconter une histoire de vrai leadership.

Un train passait dans le centre d’une petite ville au Québec où je passais mes étés et mon père m’a dit un jour que si on place son oreille contre les rails, on peut entendre un train avant de le voir. Et nous l’avons essayé. Et c’était vrai.

Je me rappelle de ce que mon père m’a dit comme d’une idée de ce qu’est le leadership.Un leader est quelqu’un qui entend le train avant que les autres puissent le voir.

Le train qui arrive est un train de changement. Si on ne l’entend pas arriver à temps, il va nous écraser. Si nous ne le guidons pas vers la bonne voie, il va y avoir un déraillement. Nous avons besoin d’un plan économique. Le voici.

Premièrement, pour guider le train de l’endettement vers la bonne voie, nous avons besoin d’un gouvernement qui croit au gouvernement, qui réglemente les marchés, qui travaille pour garantir que nos hypothèques soient protégées, que notre nourriture soit sécuritaire, que nos investissements soient solides et que nos emplois aient un avenir. Un gouvernement libéral fait confiance aux institutions qui règlementent les marchés dans notre pays – après tout, la plupart d’entre elles ont été créées par nous – mais après le 14 octobre, nous voudrons les passer en revue pour s’assurer que les hypothèques, les investissements et les épargnes des Canadiens sont en sécurité.

Deuxièmement, pour guider le train des coûts énergétiques vers la bonne voie, nous devons appuyer sur le bouton vert dès maintenant. Nous avons besoin d’un gouvernement qui aide chaque maison, chaque lieu de travail, chaque usine à réduire ses coûts énergétiques.

Quand vous parlez aux travailleurs de l’usine de Chrysler sur Brown’s Line dans ma circonscription, ils vous disent qu’à moins de réduire leurs coût énergétiques, ils vont devoir fermer.

Ces travailleurs savent qu’être vert, ce n’est pas du luxe. Ils savent que ça ne ruinera pas l’économie. Prendre le tournant vert aujourd’hui, c’est la clé de notre compétitivité et de notre habileté à gagner des parts de marché. Il n’y a que Stephen Harper qui ne comprend pas.

Il présente cette élection comme un choix entre le statu quo et le risque.Les travailleurs de ma circonscription savent que le statu quo n’est plus une option. Nous perdons des emplois maintenant.

Nous devons changer pour prospérer. Nous devons rendre l’économie plus verte pour être compétitifs.

Troisièmement, nous devons investir dans l’infrastructure pour garder notre économie en mouvement : transport urbain rapide, réseau énergétique national, traitement des eaux.

Quatrièmement, nous devons réduire l’impôt sur le revenu et le capital pour libérer des fonds pour l’investissement.

Cinquièmement, nous devons mettre un prix sur le carbone pour que nous puissions devancer nos compétiteurs énergivores.

Sixièmement, nous devons arrêter de nous opposer aux provinces et commencer à travailler avec elles.

Pour résumer le tout. Les libéraux croient à :

Une gestion fiscale solide.
Des budgets équilibrés.
Une réglementation intelligente des marchés.
Des coupures d’impôt sur les profits et le revenu.
L’assignation d’un prix sur la pollution.
De l’aide pour chaque secteur de l’économie pour l’utilisation plus efficace de l’énergie.
Des investissements dans les infrastructures en difficulté au point de vue économique.
Des investissements en éducation, en sciences et en recherche.
La transformation de la fédération du champ de bataille en partenariat.

Ça me semble un bon plan.

C’est un peu comme mettre son oreille contre les rails et tirer sur le levier avant que le train ne déraille.

Choisissez l’équipe Dion. Nous entendons le train arriver.

Restez avec Harper et le déraillement va se produire.

En passant, Jack Layton ne peut pas arrêter Stephen Harper.

Rappelez-vous, Jack Layton nous a donné Stephen Harper. Le gouvernement Harper est l’œuvre de Jack Layton.

Changeons cela.

Choisissons un gouvernement en qui nous pouvons avoir confiance quand les temps sont durs. Un gouvernement libéral.

Cette élection, finalement, porte sur la confiance.

La confiance se bâtit à deux, vous savez. Nous, les libéraux, nous avons toujours fait confiance aux Canadiens : à leur imagination, à leur travail, à leur foi et à leur amour pour leur pays. Nous, les libéraux, nous avons travaillé dur, du temps de Laurier jusqu’à aujourd’hui, pour gagner, pour mériter la confiance des Canadiens.

Vous nous avez récompensés par votre confiance, une élection après l’autre, parce que vous savez que nous voulons vous voir gagner ; parce que vous savez que notre Canada, c’est votre Canada ; parce que vous croyez ce que nous croyons :Qu’il n’y a aucune crise, aucun défi, aucun moment difficile qui n’est pas aussi une possibilité, une possibilité de montrer au monde ce dont les Canadiens sont capables.

Nous sommes capables de grandes choses. Nous sommes coriaces, disciplinés, raisonnables, tolérants, décents, modérés. C’est ce que nous sommes. C’est ce que les Canadiens veulent d’un gouvernement le 14 octobre.

Merci.

Speech to the Economic Club of TorontoBy Michael Ignatieff, Deputy Leader of the Liberal Party of Canada and Member of Parliament Etobicoke-Lakeshore

Good morning. Thanks for being here.
We are at a turning point in this election. Canadians are paying attention now. They're listening carefully.They know they have a big decision to make. Pundits, pollsters and prognosticators notwithstanding, they haven't made up their minds yet. The question they're asking is: who should they trust when times are tough?
On October 14, Canadians are not just choosing a party. They're choosing a government.
Only two serious choices remain: Liberal or Conservative.
Only two teams remain contenders. It's decision time.
This isn't a choice between personalities. This isn't a choice between sweaters. This is a choice between records, a choice not between promise but between accomplishment.
Canadians have long political memories. They remember the Conservative record, not just for this government but for the ones stretching back into the past.
The other day I was talking to a senior in a retirement residence who came up to me and said, "Young man — I liked that part — I'm old enough to remember every Conservative government we've ever had. I remember Mr. Bennett during the Depression. I remember Mr. Diefenbaker, Mr. Clark and Mr. Mulroney. There wasn't one of them that didn't leave this country dead broke. That's all I got to say."
Canadians remember. Tory times are tough times. It's in the folklore of our country.
They remember that Brian Mulroney left them with a 42-billion dollar deficit. They remember that when the Liberals were elected in 1993, they had to roll up their sleeves, take out a shovel and dig us out.
The man who dug us out of deficit, the man who restored the public finances of Canada is here this morning. Paul Martin.
Thanks to his leadership and Jean Chretien's steady hand, the Liberals left this country with the best public finances of any country in the G 8:
A 12-billion dollar surplus.
The world's best-educated workforce
A trade surplus.
A current account surplus.
Straight A's across the board. Where do we stand today? After two years of Harper.
The worst performance in the G8.
Negative growth in GDP through the first half of this year.
Government accounts on the brink of deficit.
No contingency left in the budget. No margin for error.
The worst productivity picture in 18 years — productivity growth has been negative this year.
Stephen Harper is the first Prime Minister in 50 years to preside over an actual decline in Canadian productivity. The litany of failure goes on.
Almost 200,000 manufacturing jobs lost in Canada since Stephen Harper took power and most of them here in Ontario.
Thousands of jobs lost in hard-working middle class ridings like Etobicoke-Lakeshore, at Stackpole, Arvin Meritor, Corning, Alberto Culver and other good companies like Chrysler hanging on by a thread.
In July alone, the single biggest Canadian monthly job loss in 17 years.
Unemployed workers in Windsor and Winnipeg, Oshawa, Welland, Drummondville and Smith Falls, in town after town, riding after riding.
I happened to be in Welland last week and I asked workers what they think of Mr. Harper. John Deere has just shut down the plant with a loss of 1, 000 jobs and what does Harper talk about when he comes to Welland? Selling coloured cigarettes to children. Not a word for those workers. Not a syllable.
That's where we are, folks, an economy in difficulty with a Prime Minister in denial.
Central Canada is facing the most serious crisis in the manufacturing sector in living memory, facing it with a government who says: Don't invest in Ontario.
Worst of all, we are facing the crisis with a government that doesn't actually believe in government.
Harper loves power — he wants as much of it as he can get his hands on — but he doesn't like government.
He fires nuclear regulators who get in his way. He dismantles the inspections that keep our food safe.
He wants to shrink government, weaken it at exactly the moment when the whole world is turning to government to dig us out of this financial mess.
Mr. Harper loves power and he wants to consolidate it, but he wants to weaken government at the same time as the whole world is turning to their governments to protect them from the financial disasters on Wall Street.
Canadians don't want big government, they want smart compassionate governments to ensure that their mortgages are secure , their food is safe, their jobs have a future.
They want a government that appeals to their dreams instead of pandering to their fears, a government that has a plan, not an ideology, a government that is as sensible, middle of the road and as decent as most Canadians are.
A Liberal government.
This election is a battle for the center ground of Canadian life.
Mr. Harper wants you to believe our party has abandoned the center ground. He wants you to believe we have swung left.
He's wrong.
The party I joined in 1965, the party of Mike Pearson, Pierre Trudeau, John Turner, Jean Chretien and Paul Martin is a party of the center. Always has been. Always will be.
Liberals believe in sound money, balanced budgets, low taxes, personal responsibility.
What separates us from the NDP and the Greens is that we believe in a competitive market economy.
What separates us from the Conservatives is that we believe you can't have an efficient economy without a just society.
A just society — where every citizen is equal; where we succeed together, because we look after each other; where no Canadian goes to the wall when times are tough; where no Canadian has to walk the lonely road of poverty or ill health alone.
A market economy demands a just and equal society. You can't have an efficient economy, without a just and equal society. This is the key idea behind Canadian liberalism.
That's not Harper's Canada.
That's a Liberal Canada.
This election is a battle joined for the center ground, a battle between two competing ideas of what our country is.
This election is a battle for the centre, a battle between different visions for our country.
Where we Liberals planted the stake defined the center of our national life.
We defined the common ground that Canadians could call their own.
Thanks to us, Canada has a Charter of Rights and Freedoms, Medicare, the Canada Pension Plan, a flag and an anthem.
We are proud of that tradition, and we can justly claim as a party, that we've done our part to build this country.
We won't let Stephen Harper dismantle it.
Mr. Harper doesn't have a secret agenda.
There's no secret at all.
He wants to dislodge the Liberal Party from the center of Canadian public life and replace it with the Conservative Party as the party of government.
Then he wants to move the center of gravity of Canada one two three, ten degrees to the right.
He wants to create a Canada less equal, less tolerant, less fair, less just and less united.
He's already told Canadians that when he's finished with the place, they won't recognize it.
If Mr. Harper is elected, you will wake up in a country that Canadians will no longer recognize as their own.
We must not let this happen.
That is what this election is about.
Harper wants to tell you this election is about leadership.
Since when does he have the right to define what leadership is?
Certainly not economic leadership.
The man who devastated the savings of millions when he wiped out income trusts. That's not leadership. It was vandalism.
The man who inherited a 12-billion dollar surplus and frittered it down to deficit. That's not leadership. It's irresponsibility.
The man who has stood by and watched the Canadian manufacturing sector bleed in the water. That's not leadership. It's callousness.
The man who's picked a fight with at least four provinces. That's not leadership. That's divisiveness.
The man who says all's well with the Canadian economy. That's not leadership. It's willful self-delusion.
It may be something worse. This Prime Minister broke his own fixed election promise to force an election now, so he can sneak back into power, without Canadians realizing just how bad the economic situation is.
That's not leadership. That's manipulation.
Canadians will not be manipulated. They will not be fooled.
Mr. Harper is trying to win an election without admitting we are in a difficult economic situation and he doesn't have a plan to address the crisis.
That's not leadership. That's manipulation.
Canadians know something is wrong.
They know Mr. Harper has no plan.
He's been surfing for two and a half years on the surpluses and sound fiscal management Paul Martin left behind.
Now Harper's surfboard has stranded him on the shingle and he doesn't know what to do.
He's staring at:
a looming deficit,
a credit crunch,
an American economy in recession,
surging energy prices,
rising inflation,
falling productivity.
He has no plan. No idea. No clue
But he does have an ideology, and when you have no plan, a man like Harper falls back on his deepest instincts.
We've already seen where his instincts lead him: cuts to arts and culture — run against artists, brand them as elitist snobs.
Cuts to women's programs—brand women as just another liberal interest group. 52 per cent of the country an interest group?
These cuts, remember, happened while we were in surplus.
Imagine the cuts that are coming when he leads us into deficit.
If he were to win this election, there will be cuts to health care, to unemployment insurance, to pensions, higher tuition fees.
Cuts that will devastate the middle class of our country, at exactly the moment when they turn to their government for help.
There is method in this madness. He likes power, but he is in power to devastate government, to reduce its capacity to protect Canadians in time of trouble.
We've been here before. It was called the Common Sense Revolution.
Four of his ministers are veterans of the Mike Harris government. Few governments in modern Canadian life were more disliked when they left power, and what they left behind took years to clean up: a five-billion dollar deficit.
We've been warned. We must not let this happen again.
Harper struts his leadership, but let me tell you a story about what real leadership is like.
A train used to run through the center of a little town in Quebec where I spent some summers, and my father once told me that if you put your ear to the rails you could hear a train before you could see it. And we did. And you could.
What my father told me has stayed in my mind as an idea of what a leader is.
A leader is someone who hears the train before the rest of us can see it.
The train that is coming down the track is a freight train of change. If we don't hear it coming in time, it's going to flatten us. If we don't guide it down the right track, there's going to be a train wreck.
We need an economic plan. Here it is.
First, to guide the train of bad debt onto the right track we need a government that believes in government, that regulates markets, that works to guarantee that our mortgages are safe, our pensions secure, our investments solid and our jobs have a future.
A Liberal government has confidence in the institutions that regulate markets in our country—we put most of them in place after all—but after October 14, we will want to review them all to make sure that Canadian mortgages, investments and savings are safe.
Second, to guide the train of surging energy costs onto the right track, we need to flick the green switch now.
We need a government that helps every home, business, and factory to cut its energy costs.
When you talk to the workers at the Chrysler Casting plant on Brown's Line in my riding, they tell you, that unless we get our energy costs down, we're out of business.
These workers know that going green is not a luxury. They know that it won't ruin the economy. Going green now is the key to our ability to compete and gain market share. Only Stephen Harper doesn't get it.
He presents this election as a choice between the status quo and risk.
The workers in my riding know the status quo is no longer an option. We are bleeding jobs right now.
We need to change in order to prosper.
We need to green this economy in order to be competitive.
Third, we need to invest in infrastructure to keep our economy moving: rapid transit, a national energy grid, sewage treatment and clean water.
Fourth, we need to cut taxes on income and capital in order to free up money for investment.
Fifth, we need to put a price on carbon so we can get ahead of energy-wasting competitors.
Sixth we need to stop running against the provinces and start working with them.
To sum up, Liberals believe in:
Sound fiscal management.
Balanced budgets.
Smart regulation of markets.
Tax cuts on profits, revenue and income.
Putting a price on pollution.
Helping every sector of the economy to use energy more efficiently.
Investing in economically critical infrastructure.
Investing in education, science and research.
Turning the federation from a battlefield into a partnership.
That sounds like a plan to me.
That sounds like putting your ear to the rail and throwing the switch before the train jumps the track.
Choose the Dion team. We hear the train coming.
Stay with Harper and the train wreck happens.
And by the way, Jack Layton can't stop Stephen Harper.
Remember, Jack Layton gave us Stephen Harper. The Harper government is the house Jack built.
Let's bring the house down. Let's get a government we can trust in tough times. A Liberal government.
This election finally is about who you trust.
Trust goes two ways, you know.
We Liberals have always trusted the Canadian people: their imagination, hard work, faith and love of country.
We Liberals have worked hard — from Laurier's time to this — to earn, to deserve the trust of Canadians.
You have rewarded us with your trust, election after election, because you know we want you to win; because you know our Canada is your Canada; because you believe what we believe:
That there is no crisis, no challenge, no moment of difficulty which is not also an opportunity, an opportunity to show the world what we Canadians are made of.
We are made of good stuff. We're tough, disciplined, sensible, tolerant, decent, middle of the road people. That's who we are. That's what Canadians are looking for in a government on October 14.

Thank you. Merci.

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